Protégez-moi....Certains soirs le coeur vous lance comme un appel, chargé de trop de
souvenirs d'enfance...
On a 7ans , peut-être plus et les yeux baissés le coeur meurtri , on empoigne sa petite vie traquée à bout de bras . Dis s'il-te -plait dessine moi une enfance, douce comme un ciel d'été.
Alors pour oublier qu'on est plus, on se fait le témoin d'un monde dont on sait déjà qu'il a cesser d'être le vôtre, pas de confession, tenir le secret gardé bien au chaud , bien rangé dans le coeur d'épouvante.
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On se met à ne plus rien désirer, juste être là petite chose informe et sans désir ? Simplement un, celui de désirer la mort des coupables , de celui et de celle qui ont fracassé vos jours.Là on écartèle ses petits doigts et on compte , on recompte le secondes ? les minutes? Alors on contracte tout , la puissance de vie, les émois, les émotions ,les défaites , les morts... On y pioche parfois quelques souvenirs hideux
histoire de faire grincer nos souvenirs .
Il nous ne reste que l'imaginaire et le paraître.
Paraître le plus fort possible, ne plus pleurer , devenir ce coeur de pierre dont on devient si fier.Dis dessine -moi un coeur de pierre , un peu dur juste pour me protéger.
Usée par les râles que l'on entend la nuit , le jour on se délave pour se rendre propre dans le temps qui court.....
Alors on prend un pinceau et appliquée on redessine un monde où on exclut le rouge pour le remplacer par le bleu le plus joli qu'il soit.....On voudrait barbouiller l'humain de noir, le soumettre à son tour à une overdose de peinture et on se prend à espérer qu'il nous supplierait comme on l'a fait soi-même lorsqu'on a cru mourir.Aller moins loin, lui faire plus mal , me faire moins mal.... Dans la palette mes yeux posés abrutis de couleur, le coeur soupirant face à la vitesse des douleurs qui défilent dans le silence et les coups.
En tuant de rouge la page blanche de notre corps , le pinceau pourrait se faire vengeur.Dis dessine -moi une vengeance dans la convulsion de ces jours où l'on perdit la confiance.
Alors on repeint chaque soir sa prison, prison où les mots sont à jamais écrasés en force sur les murs de ce monde sans rêve.Seule la vieille douleur du cri fracassant sous la main qui comprime alors que le cerveau s'oblige à ne pas mourir.Le corps convulsé sous le cauchemar, et les coups, les membres alourdis et impuissants,la fatigue et le départ vers le pays des poings serrés, avec pour compagnon le vieil ours qui accompagne vos jours.
Cà pourrait -être un jeu me direz-vous, non ce n'en est pas un , c'est une blessure sans pansement qui ne se referme pas, et maintenant que je suis malade et que j'y pense souvent,je me dis qu'une enfance comme celle que beaucoup d'enfants vivent aussi est un cancer sans chimio,un cancer sans radiothérapie soleil qui fera mourir les meurtrissures de l'âme .
Alors simplement se taire......