Solitude

Comme l'enfant je regarde s'envoler les cerfs-volants,
Où vont-ils loin de mes regards, juste sur un fil le fil de mes pensées
Dans le ciel, ciel bleu ivresse suprême de l'inconnu
Où vont-ils tels des oiseaux en partance, loin de mes regards et de ma peine...

Comme l'animal qui veut fuir mais ne le peux,
Je reste là figée dans mes silences
Sentant le coup fatal frapper ma vie,
Pendant que le sang ruisselle sous cette corrida.


Comme la fauconnière au doigts de vie gantés,
Je vois les serres implacables sur mon destin tendu.
Et toute la lumière s'éteindre tant je ne crois plus
En moi, et en cette bataille que je déserte un peu plus.

Alors comme l'enfant je regarde s'envoler les cerfs –volants
Libres et légers dans le bleu d'un ciel où se mire ma détresse,
Dans le bleu d'un ciel où je vois des oiseaux blancs passer
Leurs ailes déployées lavant mes yeux de toute obscurité.

Comme l'enfant je regarde s'envoler les cerfs –volants
Mon écharpe de solitude toujours très fort serrée.