Dessine lui un brasier

Il est parti un matin ce coeur qui était le mien
Esseulé , sans un regard posé sur les silences
Et les points d'orgue de sa vie toujours absente.
Il est parti sans un mot, dans la tourmente et les grands froids,
Toujours vaillant , la fleur au dents dans les effrois,
Presque en chantant , chassant les peurs ,coeur aux abois.

Et sur cette terre où j'use mes souliers il s'est perdu
Transi de froid, et sans repère il a lutté sous les rafales
Il a sué sous les mensonges, il a saigné sous les chagrins,
Et tout muet il a hurlé :"m'entendez-vous, écoutez-moi
Puis résigné il s'est éteint tout doucement tout en marchant...                                                             

Il marche encore sous les hivers, seul dans la neige
Pas de manteau d'amour sur lui posé , trace de lutte,
Trace de pas , courbé sous le fardeau il ploie mais ne rompt pas.
Il erre ainsi et par grands froids on peut l'entendre:
C'est encore long, vite j'ai tant froid..

Alors que faire, construire un feu
Non pas un feu mais un brasier
Un de ces feux tout clair de terre
Un grand brasier volcan de vie
Dis , s'il-vous -plait dessine -lui un brasier....
Même dans une caisse il sera roi
Sur cette terre où j'use mes souliers..