Elle est encore venue du plus loin de mon imaginaire .Elle a traversé pays , bois , villages , temps ,doucement sans faire de bruit pour arriver presque violente en saccades , fouettant , ourlant et festonnant le paysage de sa froidure et de sa blancheur.
Elle est encore venue confuse, désordonnée, accablant le paysage d un lourd manteau posé en hâte sans que personne n’y trouve rien à redire .Elle a mélangé le bleu le gris du ciel tout en déversant flocons par myriades tandis que les yeux fiévreux je regardais son incroyable ballet par ma fenêtre.
Elle a passé souveraine recouvrant derrière elle nos pas évanouis puis elle a laissé le village livide ensommeillé de blanc et de surprise .Elle a aussi touché cet infime partie de nous même pour repartir plus loin encore, plus mystérieuse, plus magique.
Elle a aussi apaisé les cœurs ou rendu plus inquiets selon que l’on accepte ou pas sa loi, et au frontière de ces deux mondes elle a donné sa lumière d’hiver si particulière.
Elle a feutré tout bruit ne laissant que le vent crisser consciencieusement un peu à nos oreilles.
Elle m’a fait sortir du lit succombant à l’appel, m’habillant en hâte pour marcher jusqu’au village à travers chemins sou poudrés de blancheur. Et puis elle est partie aussi vite en laissant sur mon cœur cette petite joie venue droit de l’enfance.
JD 19 12 2010