par MUM (ASSOCIATION ESSENTIELLES)
J'ai le coeur au bord des yeux.
Une lassitude s'est abattue sur moi et m'a vidée de toute mon énergie.
J'en ai marre de devoir garder la tête haute, de devoir avoir un mot reconnaissant pour la personne devant moi, alors que j'ai l'impression de lui être transparente.
J'en ai marre de devoir toujours sourire, alors qu'au fond de moi, gronde la tempête et que tel un ouragan, elle ne demande qu'à se faire entendre.
J'en ai marre de me sentir si lamentablement déprimée au point de devoir me forcer alors que je voudrais dormir, dormir.
J'en ai marre de tout et de rien.
Je suis à fleur de peau et un rien me disperse, m'exaspère et j'exagère au point d'entrer dans une colère folle.
J'en ai marre de toujours hurler pour un rien sur mes enfants, qui sont déjà si déboussolés.
J'en ai marre de me sentir si inutile auprès des personnes qui m'aiment et avec lesquelles je suis devenue, distante, intolérante et désintéressée, comme si je me détachais d'eux.
Je suis comme blasée, plus rien ne m'attire, je suis amorphe.
Je ne me sens plus une maman, je suis là, mais je ne le suis pas et j'ai mal pour eux.
Je dois continuer ce combat, mais à quel prix!!!!!
On te guérit certes, mais tu en ressort comment, détruite, meurtrie, lessivée et surtout incertaine et jamais plus sereine, je ne le pense pas.
J'ai perdu ma joie de vivre, maintenant je survis, je suis en sursis pour combien de temps ?????
J'en ai marre quand je repense à une phrase que m'avait si joliement dite maman lorsque j'étais enfant, j'avais juste 9ans :
- toi, tais-toi, tu ne devrais pas exister, tu n'es qu'un accident, après ton frère, il ne devait plus y avoir personne
Alors, aujourd'hui, je me dis qu'elle devait sans doute avoir raison.
J'ai envie de baisser les bras, de fermer les yeux en espérant que peut-être ils pourraient ne plus se réouvrir.
Et puis, je me secoue et je me dit qu'il faut me battre, toujours et encore.
Que je n'ai pas le droit à ce stade d'arrêter mon combat, notre combat, tant de personnes souffrent bien au delà de ce que moi j'ai, bien au delà des mots et moi, je suis là à me plaindre et à gémir!!!
Mais oui, j'ai aussi le droit de craquer, de pleurer, de me révolter contre moi avant tout et contre tout le reste ensuite, je me dit qu'il vaut mieux venir m'épancher ici, que de ruminer dans mon coin, ou de noyer mon chagrin dans l'alcool.
J'ai le blues ce soir, j'ai les nerfs à fleur de peau, et les larmes au bord des yeux, mais je me dois de garder, une fois de plus la tête haute et le sourire aux lèvres.
C'était mon petit coup de nostalgie ........